Bulletin 19

Bulletin 19, le Sommaire :

  • Editorial; page 1
  • L’habitation sucrière en période esclavagiste : organisation spatiale et sociale; page 2
  • Quelques personnes ayant marqué l’histoire du prêcheur; page 6
  • Les registres d’individualité du précheur; page 11
  • Pour lire l’intégralité du bulletin 19 :
    Bulletin 19

    Editorial

    Durant ce premier semestre 2009, l’AMARHISFA a poursuivi son activité principale qui consiste à faire le dépouillement et l’indexation des registres d’individualité des communes de la Martinique. La dernière commune concernée a été le Prêcheur où nous avons organisé une sortie le 09 mai.
    Ce numéro de notre Bulletin sera consacré au contenu de cette journée qui comprenait, outre la visite du bourg et la présentation de la commune par l’équipe municipale comme c’est devenu la tradition, trois communications ayant un rapport avec l’Histoire et la Généalogie de la commune
    Le Prêcheur a joué un rôle important dans l’histoire de la Martinique particulièrement au tout début de la colonisation. Il a été en effet la première zone d’occupation de l’île et les premières habitations se sont installées sur son territoire. Dans son exposé dense et très bien documenté sur « l’organisation spatiale et sociale de l’habitation-sucrerie pendant la période esclavagiste », Mme Muriel DESCAS- RAVOTEUR, prenant exemple sur les habitations de la commune (Anse Céron et Anse Couleuvre), nous a montré comment l’habitation source de production et de richesse était en même temps un échantillon vivant de la société esclavagiste de l’époque. Ce premier exposé a été suivi d’une évocation de quelques personnages illustres. En effet, tout au long de son passé, le Prêcheur a été marqué par quelques personnalités qui ont laissé des traces dans son histoire. De Françoise d’AUBIGNÉ, marquise de MAINTENON et future épouse morganatique de LOUIS XIV à Asthon et Manon TARDON, Georges ALIKER a captivé notre attention au cours d’une communication pleine d’humour et riche en anecdotes. Il nous a parlé de l’esclave ROMAIN, originaire du Prêcheur, que le destin a placé à l’origine des évènements du 22 mai 1848 et dont nous avons peut-être retrouvé l’acte d’individualité (cf texte).

    Anse couleuvre martinique

    Crédits illustration : Anse Couleuvre2 » par Sebb — Personal photo.

    La transition était toute trouvée pour arriver à la communication de Monique PALCY sur les Registres d’Individualité de la commune du Prêcheur. Ce rendu des travaux de l’AMARHISFA sur l’attribution de patronymes aux nouveaux libres de 1848, officialisé par la remise des résultats sur support papier et sur support informatique, a été comme dans les autres communes très apprécié par nos hôtes et par l’assistance composée d’environ 130 membres et sympathisants de notre association et d’autant de participants venant de la commune et de ses environs. C’est l’occasion pour moi de confirmer le succès de notre formule associant la visite d’une commune, des exposés culturels concernant le site visité, le rendu d’un travail de recherche généalogique sur la commune, et enfin un moment de partage et de convivialité.
    Après le Prêcheur la prochaine étape sera le Saint-Esprit. Cette nouvelle sortie est prévue le 5 décembre. Nous en reparlerons.
    Mais la vie de l’AMARHISFA ne se résume pas aux sorties en communes. Même si l’absence de siège nous handicape beaucoup, notre association poursuit ses autres activités : Les ateliers reprendront dans le courant du deuxième semestre 2009. Les modalités seront précisées dans un courrier ultérieur. Le site internet ( www.amarhisfa.fr ) se densifie petit à petit. Nous attendons toujours vos observations, vos conseils et surtout votre contribution pour alimenter le site. Le journal et la Lettre de l’AMARHISFA sont régulièrement au rendez-vous. Nous gardons de bonnes relations avec GHC et Bernadette et Philippe ROSSIGNOL que nous remercions particulièrement pour leurs travaux de recherche sur l’histoire de la Caraïbe
    Enfin l’AMARHISFA a participé, en la personne de son Président, au XXe Congrès de la Fédération Française de Généalogie qui a eu lieu à Marne la Vallée du 21 au 24 mai dernier. Ce fut l’occasion d’échanger sur les problèmes des associations locales concernant notamment les difficultés d’application de la loi du 15 juillet 2008 sur la mise à disposition des documents d’archives.
    G.Sobesky.

    L’habitation sucrière pendant la période esclavagiste

    L’exemple des habitations-sucreries Céron et Couleuvre
    Depuis le début de la colonisation des Antilles par les Français, la structure de base de la production des denrées coloniales est l’habitation. A partir du XVIIIe siècle, lorsque la Martinique (comme les autres colonies françaises des Antilles) connaît l’essor sucrier, c’est l’habitation sucrerie qui est à la base de l’économie d’habitation. L’habitation sucrerie est un lieu de production et une source de richesse et de prospérité pour les propriétaires blancs et pour la colonie. L’habitation sucrerie pour être efficace répond à une organisation spatiale particulière qui marque les paysages et modèle les espaces. Marques visibles jusqu’à aujourd’hui. L’habitation sucrerie représente également un « échantillon » de la société esclavagiste. On y distingue des groupes sociaux-ethniques (colons, esclaves, hommes de couleur libres). Tout les sépare sur le plan de leur statut économique, social et juridique. Pourtant ils sont étroitement liés car tout comme le colon a besoin des bras pour cultiver sa terre, l’esclave a besoin du colon pour se loger, se nourrir, se vêtir. C’est un système complexe de « réseaux sociaux » où les acteurs sont en interaction étroite. Pour bien comprendre le propos nous prendrons des exemples de deux habitations sucreries du Prêcheur : Anse Couleuvre et Céron.

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